Data space, Gaia-X, identité numérique : savez-vous vraiment ce qui les relie ?

Face aux défis liés à la protection des données, à la souveraineté numérique et au partage de l’information, l’Union européenne a lancé un ensemble d’initiatives. Parmi elles, se trouvent la création de data spaces sectoriels dans 15 domaines clés tels que TEMS pour les médias ou CEADS pour l’agriculture, l’établissement de normes et standards avec Gaia-X, ou encore le développement de projets liés à l’identité numérique conforme à la réglementation eIDAS v2. Dans cet article, nous allons vous expliquer ces concepts, leur fonctionnement, leurs enjeux et leurs liens…

J-18

Salon de la Data et de l’IA

Nantes 16 Sep 2025 09h00 – 17h00

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Data Space : définition et enjeux  

Un data space – ou espace de données – fournit un cadre technique, opérationnel et juridique conçu pour faciliter l’échange sécurisé et la collaboration autour des données entre différents acteurs d’un écosystème.

Par exemple le Mobility Data Space permet aux participants d’accéder à des données partager pour développer des services innovants, favoriser la mobilité durable, et optimiser la gestion des réseaux de transport.

Un data space repose sur plusieurs principes fondamentaux :

1. Souveraineté des données

Chaque organisation ou individu conserve le contrôle sur la collecte, le traitement, le stockage et la diffusion de ses données, conformément à ses propres règles, politiques internes et cadres réglementaires. Dans le contexte des data spaces, elle permet de gérer finement le consentement de l’accès aux données permettant à de nouveaux acteurs d’en bénéficier en fonction de chaque demande d’utilisation.

2. Contrôle et rémunération

Les fournisseurs de données gardent la maîtrise de leurs données. Ils peuvent choisir de partager ou de monétiser leurs ressources, ce qui encourage la participation.

3. Sécurité et confiance

Les échanges se font via des mécanismes garantissant la sécurité, la confidentialité, et la conformité réglementaire (ex. RGPD).

4. Interopérabilité

Les différents systèmes, formats et sources de données doivent pouvoir communiquer entre eux. Cela nécessite l’adoption de standards communs, facilitant l’intégration et l’utilisation des données.

5. Gouvernance et gestion de l’identité

Les règles d’accès, le contrôle des identités des participants (entreprises, employés, partenaires), les règles d’utilisation et de fonctionnement assurent la confiance et la conformité des données.

Gianfranco Cecconi, Directeur des solutions de l’International Data Spaces Association (IDSA), compare dans un article LinkedIn, la participation à un data space à rejoindre un club de Tennis. Il explique ainsi que, comme dans un club, chaque participant doit respecter un règlement (interopérabilité, gouvernance, sécurité…) pour que l’échange de données soit fluide et sécurisé. Qu’importe le club, les règles pour jouer au tennis restent les mêmes.

Ainsi, les data spaces offrent une solution décentralisée où chaque participant peut proposer ses données tout en respectant un cadre commun.  La mise en place de data spaces soulève plusieurs défis dont la gouvernance et l’établissement des mécanismes de confiance entre acteurs pouvant être concurrents. C’est ici que les initiatives européennes, comme Gaia-X, interviennent pour fournir des cadres et des outils communs, facilitant l’accès de données au sein de l’Union Européenne.

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TEMS : un exemple de data space dans les médias

Les enjeux du secteur des médias sont nombreux : offrir des contenus plus personnalisés, lutter contre la désinformation, gérer des flux de données de plus en plus complexes, ou encore faire face à l’essor rapide de l’Intelligence Artificielle.

Les acteurs du secteur ont compris l’importance de mieux gérer leurs données et de collaborer pour permettre leur circulation afin d’optimiser leur valeur tout en garantissant leur protection.

C’est dans ce contexte que le projet TEMS, Trusted European Media Data Space, a été lancé. Soutenu par la Commission européenne, il vise à construire un écosystème de données sûr, fiable et ouvert pour le secteur des médias, à accélérer la transformation numérique, à aider à la lutte contre la désinformation notamment.

Ce projet rassemble 42 organisations de 12 pays : diffuseurs, éditeurs, agences de presse, producteurs, archives nationales audiovisuelles, pôles d’innovation et organismes de normalisation, entreprises d’infrastructures informatiques ayant une expérience avérée dans la conception et l’exploitation de l’espace de données telles qu’Orange Business.

Gaia-X : normes et standards pour une interopérabilité des écosystèmes

Gaia-X est une initiative européenne, dont Orange est l’un des 22 membres fondateurs, permettant aux participants d’exercer un contrôle souverain, sécurisé et transparent sur les données grâce à une infrastructure cloud décentralisée. Elle ambitionne de renforcer la souveraineté numérique de l’Europe, et de favoriser une économie basée sur la confiance, la transparence et la collaboration.

Rassemblant plus de 350 membres, Gaia-X propose des standards et des outils permettant à tous les acteurs de l’économie de créer des espaces de données interopérables.

Parmi les solutions phares de Gaia-X figurent la Digital Clearing House (GXDCH). Cette solution constitue le cœur de l’écosystème Gaia-X, en appliquant ses règles et ses principes : elle certifie la conformité des services, des infrastructures et des participants, et est une brique permettant d’aider les data space à gérer l’accès sécurisé aux données.

​La GXDCH garantit la conformité à des référentiels ou réglementation (dont le RGPD), l’auditabilité, la transparence et la sécurité des données, tout en favorisant l’interopérabilité et la décentralisation.

Gaia-X est plébiscitée par plusieurs data spaces pour garantir la confiance au sein de leur écosystème.

L’importance de l’identité décentralisée dans les Data Spaces et Gaia-X ?

Pour garantir la confiance, la sécurité et la conformité, chaque acteur au sein de ces écosystèmes doit pouvoir prouver son identité de manière fiable. C’est ici que l’identité numérique décentralisée joue un rôle central.

Dans un data space, cela permet de contrôler qui peut accéder aux données, sous quelles conditions, et d’assurer que chaque participant respecte les règles établies.

Par exemple, dans un data space conforme à Gaia-X, un nouveau participant devra présenter ses informations d’identité et de conformité selon un format standardisé, vérifié par la GXDCH. A l’issue, il obtiendra une attestation infalsifiable (verifiable credential) de membre, lui permettant d’accéder à l’écosystème.

Ce processus d’identification et de certification est essentiel pour instaurer un environnement de confiance, où chaque participant peut interagir en toute sécurité, en sachant que ses partenaires sont authentiques et conformes aux normes européennes.

Il facilite également la gestion des accès, la traçabilité des échanges, et la conformité réglementaire, notamment avec le RGPD.

En résumé, l’identité numérique joue un rôle fondamental dans la sécurisation et la gouvernance des data spaces, en permettant une intégration fluide, fiable et conforme des acteurs dans ces écosystèmes collaboratifs.

Contribuer à la création d’écosystèmes de confiance et souverains

En soutenant la mise en place de data spaces, comme TEMS, et le développement de normes et standards avec Gaia-X, l’Union Européenne contribue à la création d’écosystèmes de confiance et souverains.

L’identité décentralisée joue un rôle central dans ces écosystèmes. Elle permet aux acteurs de prouver leur identité et leur conformité.

La combinaison de ces initiatives ouvre la voie à une nouvelle ère où la donnée est un véritable levier pour l’innovation européenne.

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